Mal de dos au travail : nous dressons pour vous la liste de 6 faits méconnus
Jusqu'à 84 % de la population belge a déjà souffert du dos. Si cette douleur est un phénomène répandu, ses causes et solutions sont bien souvent méconnues. Connaissez-vous ces 6 faits scientifiquement établis ?
1. Il est rare que la cause soit spécifiquement d’origine physique
Seuls 15 % de l’ensemble des patients atteints de maux de dos tombent dans cette catégorie, qui regroupe notamment des causes telles qu’une hernie, une fracture ou une tumeur. Les 85 % restants souffrent de ce que l’on appelle des « douleurs lombaires non spécifiques ». A l’heure actuelle, l’origine exacte de ces douleurs reste peu claire ou résulte de plusieurs facteurs.
- Charge insuffisante
Un dos solide nécessite du mouvement. En effet, rester trop souvent et trop longtemps assis est mauvais pour la santé. Dans cette vidéo, nous présentons quelques exercices physiques simples que peuvent effectuer les travailleurs sur écran. - Charge excessive
Les emplois physiquement contraignants présentent également un risque avéré de développer des maux de dos. Pensez par exemple aux emplois nécessitant de maintenir longtemps une posture penchée vers l’avant ou de soulever des charges manuellement. Un travail physique intense entrave en outre la récupération. Du reste, le mode de vie peut également avoir un impact sur les maux de dos : un surpoids entraîne une charge importante sur la colonne vertébrale.
Le tout est donc de trouver un équilibre entre une charge physique saine et une quantité suffisante d’exercices physiques variés. En effet, cela permet de stimuler non seulement la santé physique, mais aussi mentale.
2. La santé mentale peut également influencer les maux de dos
Outre la charge physique, la tension mentale peut également avoir un impact négatif sur les maux de dos. Pensez par exemple au stress, aux problèmes de sommeil ou aux troubles anxieux. Une guérison de ces affections ne signifie pas forcément une diminution de la douleur. En effet, les problèmes psychiques engendrent une tension supplémentaire sur les muscles et les nerfs, ce qui peut dès lors exacerber la douleur existante.
Il est rare qu’un mal de dos persistant soit lié à un endommagement de vos muscles et de vos nerfs. Bien souvent, le système nerveux est devenu hypersensible en raison d’une charge mentale et de la peur d’effectuer des mouvements. Dans ce cas, le mal de dos n’est pas le signal d’une blessure, mais bien d’un système nerveux perturbé et hypersensible. Il est alors nécessaire de continuer à bouger pour se rétablir.
De plus, un cercle vicieux peut s’installer. Les maux de dos provoquent du stress, ce qui exerce à son tour une influence négative sur la douleur. A l’inverse, un sentiment de contrôle au travail et la disponibilité d’une personne de confiance aident à prévenir les douleurs lombaires.
3. Boire suffisamment d’eau est important pour garder un dos sain
Si l’eau nettoie les toxines dans le corps, en boire en suffisance est également nécessaire pour garder un dos sain. Les disques intervertébraux du dos sont en grande partie constitués d’eau et agissent comme une sorte d’« éponge » amortissante. Pendant le travail ou le sport, ils subissent une pression accrue. Un manque d’eau entraîne également une baisse de l’efficacité des muscles du dos.
4. Continuer de bouger en cas de douleur est essentiel
Le repos, les analgésiques et les scans médicaux sont trois ressources sur lesquelles s’appuient encore souvent les patients souffrant du dos. Et c’est loin d’être toujours justifié. L’imagerie médicale n’apporte souvent aucun soulagement, tandis que les interventions chirurgicales font même parfois plus de mal que de bien.
Intuitivement, nous associons la douleur à un risque de dommage corporel. En cas de (risque de) dommage, nous devons nous reposer pour permettre à notre corps de se rétablir et éviter d’aggraver la situation. Seulement voilà, en ce qui concerne le mal de dos, cette approche est rarement adaptée. En effet, en cas de douleur aiguë sans blessure spécifique, il est important de continuer à bouger, car, dans la plupart des cas, les maux de dos soudains sont bénins et disparaissent d’eux-mêmes. Une poursuite des activités quotidiennes, y compris du travail, est recommandée, ce qui constitue une partie essentielle du processus de rétablissement. Suivre en complément un programme d’exercices actif chez un kinésithérapeute ou un médecin est également bénéfique. La charge est alors augmentée de manière progressive.
Au travers de la campagne Pas de rayons sans réflexion, le SPF Santé publique entend encourager les personnes souffrant de maux de dos à faire plus d'exercice avant de passer des radiographies et des tomodensitométries.
En général, un examen radiologique n'est pas indiqué et n'influence pas le processus de guérison. Dans les cas exceptionnels où un examen radiologique est indiqué, le médecin inclura toujours cet examen dans un plan d'approche plus large.
En cas de surcharge due à la « nécessité d’effectuer des efforts physiques intenses », l’élimination des obstacles à la reprise du travail constitue la première étape. Dans ce contexte, le conseiller en prévention, le travailleur et l’employeur optimisent les conditions de travail : réduction (temporaire) de la charge grâce à un environnement de travail ou des tâches adaptés, en tenant compte des risques psychosociaux éventuels.
Si la douleur devient chronique, un traitement multidisciplinaire offre alors les meilleures chances d’apporter un soulagement. Pensez par exemple à des exercices de renforcement musculaire associés à des ajustements vers un mode de vie sain. Prévoir un entretien avec le médecin traitant, le médecin du travail ou le conseiller en prévention Ergonomie est un bon début.
5. La prévention limite les cas de maux de dos à 20 %
Si une affiche indiquant la bonne posture à prendre en position assise ne suffira certainement pas à éliminer tous les maux de dos, la prévention porte toutefois réellement ses fruits. Adopter une approche holistique englobant diverses actions physiques et psychosociales s’avère particulièrement bénéfique. Il peut par exemple s’agir d’ajustements ergonomiques sur le lieu de travail et d’un soutien en cas de problèmes mentaux.
Il ressort d’un rapport de l’OSHA que déployer une stratégie intégrée sur le lieu de travail permet de limiter le nombre de collaborateurs souffrant du dos à 20 %. Impliquer les collaborateurs et créer un système de soutien renforce encore l’efficacité de la méthode.
Ces exercices constituent une mesure efficace pour renforcer le dos.
6. La conduite automobile a également un impact
Un collaborateur passe en moyenne 38 heures par semaine au travail. Si rester attentif à une charge excessive ou insuffisante sur le dos au travail est donc essentiel, cela ne s’arrête pas là. La conduite automobile pendant le travail ou sur le trajet domicile-lieu de travail augmente le risque de développer des maux de dos.
De fait, les Belges sont assis au volant en moyenne 53 minutes par jour. Régler correctement le siège auto et varier sa position d’assise augmente non seulement la sécurité, mais aide aussi à prévenir les maux de dos. Cette infographie compile les choses à faire et à ne pas faire.
Comment bouger pendant la conduite ? Nous vous donnons quelques conseils dans cette vidéo.
Une approche intégrée en matière de maux de dos
Limitez les maux de dos des collaborateurs en adoptant une stratégie globale.
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