Prévention du suicide au travail : votre rôle en tant qu'employeur
Avec chaque année plus de 1.000 suicides, la Flandre connaît un taux de suicide effrayant. En tant qu'employeur, vous pouvez avoir un impact sur ce chiffre. En effet, avec une politique de prévention en la matière, vous réduirez le risque de voir un de vos collaborateurs décider d’attenter à ses jours.
Chaque jour, 30 personnes en moyenne tentent de se suicider en Flandre. 70 % de toutes les personnes qui se suicident font partie de la population active. Il existe donc un risque réel pour qu'un jour, vous ou vos travailleurs soyez directement ou indirectement confrontés à un suicide : un collègue qui tente de se suicider, se suicide ou perd un proche qui s'est suicidé.
Les facteurs de risque au travail
Le suicide est un phénomène complexe. Il est souvent l'aboutissement d'une combinaison de facteurs génétiques, biologiques, psychologiques et sociaux. Des aspects liés au travail peuvent également jouer un rôle :
- stress dû au travail : la combinaison de fortes contraintes et d'un manque de contrôle ont un effet important sur le développement de problèmes de santé mentaux ;
- intimidation ou harcèlement : 52 % des travailleurs qui subissent un harcèlement au travail ont des pensées ou des tendances suicidaires. ;
- chômage et crise économique :un taux de chômage élevé va de pair avec une augmentation du nombre de suicides
Les quatre piliers d'une politique de prévention du suicide
Il est impossible de prévenir tous les suicides, mais en tant qu'employeur, vous pouvez joue un rôle en élaborant une politique de prévention dans ce domaine. Si elle est axée sur les problèmes mentaux, elle réduira le risque de suicide au travail. Une politique de prévention notamment destinée à prévenir les suicides repose sur quatre piliers :
1. limiter les risques psychosociaux
Les risques psychosociaux constituent l'un des principaux dangers pour la santé physique et mentale de vos travailleurs. Une analyse des risques vous éclairera dans ce domaine et vous permettra de prendre des mesures de prévention concrètes. Songeons, par exemple, à une campagne sur le respect au travail ou le fait de promouvoir un bon équilibre travail-vie privée.
2. briser le tabou concernant le bien-être mental
Un dialogue ouvert avec un collaborateur confronté à des problèmes psychosociaux est une première étape capitale dans la bonne direction. Différentes personnes au sein d'une organisation jouent un rôle à cet égard : la personne de confiance, le médecin du travail et le département RH.
Encouragez vos collaborateurs à se tourner vers le service de santé externe ou le service de santé interne. Une politique de réintégration permettra quant à elle de faciliter et de soutenir le retour au travail d'un collaborateur qui a connu des problèmes de santé mentale.
3. former les responsables hiérarchiques et les travailleurs
Dans le cadre d'une formation First Aid Mental Health, les travailleurs apprennent notamment à reconnaître les signaux d'alarme chez une personne qui a des pensées suicidaires, et à gérer les situations de crise. Il est recommandé d'inclure ce type de formation dans la politique plus large de l'entreprise en matière de santé au travail. Vous coordonnerez ainsi entre eux la prévention du suicide, la politique RH, la gestion du stress et les efforts consentis pour préserver la santé mentale et prévenir le burn-out.
4. limiter l'accès aux équipements et produits dangereux
Pour les professions dans lesquelles les travailleurs ont aisément accès à des médicaments, des armes à feu, des objets tranchants ou des pesticides, il est important de veiller à ce que ces équipements et ces produits soient stockés de manière sûre, lorsqu'ils ne sont pas utilisés. Veillez à munir les espaces élevés dangereux de protections, comme par exemple des barrières de sécurité sur les toits et des serrures sur les fenêtres. Si des collaborateurs travaillent en hauteur ou sur des toits, la loi vous oblige à prévoir une protection, sous la forme de rails de sécurité par exemple.
Votre organisation est malgré tout confrontée à un suicide ?
Même si des mesures de prévention sont prises, il n'est jamais exclu qu'une personne se suicide. Le cas échéant, des procédures concrètes sont nécessaires pour réagir à la situation sur le plan structurel : elles spécifieront qui doit assumer quelles tâches et quelles responsabilités, ainsi que les étapes à suivre. En regroupant toutes les procédures dans un plan d'action que vous communiquerez à l'ensemble de l’organisation, vous éviterez des actes impulsifs et irréfléchis, ou un manque de clarté au moment où une réaction rapide sera nécessaire.
Un plan d'action diffère d'une entreprise à l'autre. Il sera adapté au type d'activité, à la taille et à la structure de l'entreprise, aux services de santé disponibles… Ce type de plan doit être élaboré avec les principaux acteurs du terrain. Nous songeons ici aux conseillers en prévention, aux médecins du travail et aux responsables RH. Vous pouvez par ailleurs faire appel à un expert. Enfin, il est recommandé d'adapter régulièrement le plan de crise, afin qu'il reste utile et efficace à long terme.
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