La santé mentale au travail : comment briser le tabou ?
Jamais les problèmes de santé mentale et d'angoisse n'ont été aussi présents. Les conséquences sont tangibles même sur les lieux de travail. Pour prévenir l'absentéisme, Boudewijn D’Hauwers, conseiller en prévention aspects psychosociaux, préconise deux solutions : briser le tabou concernant la santé mentale et aider à améliorer la résilience des travailleurs.
« Heureusement, il est désormais plus facile d'obtenir de l’aide », dit d’emblée Boudewijn D’Hauwers. « Non seulement l'assistance psychologique est désormais plus accessible, mais la santé mentale se voit accorder plus d'attention. Songeons, par exemple, à la Journée mondiale de la santé mentale. Ce type d'initiatives aide les personnes à exprimer leurs problèmes. »
L’importance de la résilience
Mais malgré tout, les collaborateurs s'absentent de plus en plus en raison de problèmes de burn-out ou de stress. La résilience, ou la mesure dans laquelle une personne peut faire face aux tensions et aux revers, constitue un facteur important face à ces fléaux.
Boudewijn D’Hauwers : « Les personnes très résilientes continuent à bien fonctionner même lorsque les circonstances deviennent difficiles et réussissent à s'adapter. Chez les personnes moins résistantes par contre, le stress s’accumule. La résilience est une faculté que nous développons dans notre enfance. Par la suite, le réseau social de soutien, le bien-être physique et la compréhension des problèmes viennent influencer la manière dont une personne « rebondit » avec plus ou moins de facilité ou de difficulté. »
Bonne nouvelle : la résilience s'apprend
La résilience n'est pas une faculté statique : elle peut varier avec le temps. De plus, elle peut s'apprendre. « Les employeurs peuvent très certainement aider leurs collaborateurs à cet égard », explique Boudewijn D’Hauwers. « La résilience, c'est adopter une autre philosophie de vie, apprendre à penser autrement. Par exemple, un atelier augmenter sa résilience ou une visite chez un psychologue du travail pourront aider le travailleur dans ce sens. »
« En plus d’aider les collaborateurs à être plus résilients, les employeurs peuvent naturellement aussi s’attaquer aux contraintes ou du moins les examiner à la loupe. Quelle pression subissent les collaborateurs ? A quelles attentes doivent-ils faire face ? Les agendas ne sont-ils pas trop chargés ? Ou serait-il possible de répartir différemment les tâches ? »
Connaissez-vous « Fit in je Hoofd, Goed in je Vel » ? Cette campagne des pouvoirs publics flamands propose 10 conseils pour augmenter sa résilience. Un excellent moyen de mettre l'accent sur la santé mentale au sein de votre organisation.
Le tabou concernant la santé mentale
Aider les collaborateurs à renforcer leur résilience ne peut se faire que dans une ambiance de travail ouverte et positive. « Un nombre croissant d'entreprises sensibilisent et informent leurs supérieurs hiérarchiques par exemple grâce à une formation Premiers Secours en Santé Mentale. Ou elles désignent des coachs spécialisés en burn-out. Celle-ci leur apprend à reconnaître à temps les premiers signes des problèmes mentaux. Ils s’exercent également à mener des entretiens confidentiels grâce à des techniques appropriées, dans le but de prêter une oreille attentive et, au besoin, d'envoyer les collaborateurs concernés vers une aide professionnelle. »
Il est également utile de communiquer sur la santé mentale pour briser le tabou dont elle fait l'objet : campagnes, roadshows, magazine interne, témoignage d'un collègue, petite réunion mensuelle, etc. Chaque initiative est utile. »
Votre organisation est-elle résiliente ?
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