Prévention dans le secteur des titres-services : une approche spécifique
Le secteur des titres-services est particulièrement morcelé : les personnes chargées de tâches de nettoyage et de repassage travaillent à divers endroits auxquels leur employeur a difficilement accès. De plus, elles travaillent souvent seules. En raison de cette situation atypique, la prévention requiert une approche spécifique en vue d'améliorer le bien-être, tout en luttant contre l'absentéisme et les départs.
« Le secteur est confronté à des défis uniques », explique Pascal Meyns, expert en prévention chez Mensura. Une étude de la Stichting Innovatie en Arbeid (Fondation Innovation et Travail) a permis d'identifier trois obstacles au bien-être des travailleurs des entreprises de titres-services : ces personnes connaissent des problèmes ergonomiques, elles se sentent seules et sont de plus relativement peu motivées. Il s'agit là d’aspects qui sont également délicats pour les employeurs, car ils débouchent sur des absences régulières et des départs. »
En effet, pas moins de 35 % des personnes chargées de tâches de nettoyage et de repassage connaissent des problèmes de motivation. En comparaison : dans le reste de la Flandre, ce chiffre est de 20 %. L'absentéisme de courte (16 %) et de longue (18 %) durée est nettement plus élevé que dans les autres secteurs, selon l'étude. Pascal Meyns : « Nos collaborateurs sur le terrain nous rapportent que les travailleurs des entreprises de titres-services ont assez rapidement tendance à rester chez eux lorsqu'un membre de leur famille est malade ou qu'ils souffrent d'un léger refroidissement. » Selon lui, cet absentéisme est le canari dans la mine de charbon : « Les absences fréquentes des collaborateurs ont souvent une cause profonde, une cause que nous devons tenter d'identifier. »
Cette problématique met le secteur sous pression. « Les chiffres élevés de l'absentéisme grignotent les marges bénéficiaires et les problèmes de motivation et d'ergonomie ne contribuent pas à maintenir les personnes plus longtemps et de manière plus durable au travail. »
Identifier des tendances sur la base de données
Le conseiller en prévention intervient généralement pour optimiser le lieu de travail et éviter les accidents de travail. Mais dans le secteur des titres-services, ce n'est pas évident : les lieux de travail sont des habitations privées. Pascal Meyns : « Faire visiter au conseiller en prévention des milliers de postes de travail est tout simplement impossible. Nous ne pouvons pas non plus exiger des propriétaires, qui sont des particuliers, qu'ils investissent pour éviter aux travailleurs les trébuchements et les chutes, les principaux facteurs d’accident dans ce secteur. »
Une autre approche est donc nécessaire. Pascal Meyns : « Plutôt que de voir le travailleur comme un individu, il convient de voir les travailleurs comme un ensemble. » Il plaide en faveur d'un système par degrés : « Le service externe évalue la situation des travailleurs avec le service RH des entreprises de titres-services. En examinant ensemble tout le groupe de travailleurs au sein d'une entreprise, nous identifions les points problématiques spécifiques. Nous analysons ces données riches et les traduisons dans une politique intégrée et durable. »
Une analyse récente a, par exemple, montré que beaucoup de collaborateurs d'Europe de l'Est d'une organisation déterminée connaissaient des problèmes de communication avec leur employeur. « Dans ce genre de situation, nous essayons d'avoir recours à une personne de contact qui parle la langue maternelle des collaborateurs », explique Pascal Meyns.
Les consultants servent de relais
Sur la base de cette analyse approfondie, les consultants sur le terrain prennent le relais. Pascal Meyns : « Nous devons fortement miser sur la formation des consultants. Ils sont les seuls à être en contact direct avec les personnes qui effectuent des tâches ménagères et leur transmettent leurs connaissances. Nous dépassons ainsi le morcellement du secteur. Un bon consultant est un interlocuteur pour les personnes rémunérées à l'aide de titres-services. Il est en outre un relais qui permet de savoir ce qui se passe sur les lieux de travail. »
« Idéalement, nous leur donnons la marge nécessaire pour apprendre des langues et se rapprocher ainsi davantage encore des collaborateurs. Nous les formons afin qu'ils reconnaissent les problèmes psychosociaux, y compris lorsqu'ils ne sont pas clairement abordés par les travailleurs. Les consultants peuvent aussi donner des conseils ergonomiques aux personnes chargées de tâches de nettoyage, afin d'améliorer leur disponibilité physique. »
« Si l'analyse des données et les observations des consultants mettent en lumière des problèmes plus importants, nous pouvons intervenir de manière ciblée en formant les personnes employées par une entreprise spécifique », dit encore Pascal Meyns. « Nous savons en effet alors parfaitement où le bât blesse. »
Motivation accrue, absentéisme réduit
« Les consultants sont le maillon manquant entre la politique de prévention et ces travailleurs », explique Pascal Meyns. « Le fait que ces derniers puissent s'adresser à une personne qui les comprend et les soutient fait toute la différence. Impliquer des consultants permet de renforcer la loyauté et la motivation des travailleurs du secteur des titres-services. »
« Les entreprises de titres-services ont, quant à elles, la certitude de voir l'absentéisme diminuer. De plus, une politique de prévention positive renforce leur image, ce qui facilite le recrutement de nouveaux travailleurs. »
Votre politique de prévention est-elle déjà au point ?
Disposez-vous déjà d'une politique de prévention intégrée et durable, ou souhaitez-vous l'élaborer avec nous ? Mensura se fera un plaisir de vous aider. Contactez-nous au 02/549.71.00 ou à l'adresse info.edpb@mensura.be.