Cancer colorectal : les employeurs, alliés de la sensibilisation et du dépistage
Huit décès chaque jour. Tel est le triste bilan du cancer colorectal dans notre pays. Depuis près de 15 ans, le docteur Luc Colemont œuvre avec son organisation « Stop Darmkanker » pour renforcer la sensibilisation à cette maladie sournoise. Ce spécialiste des maladies gastro-intestinales considère
les employeurs comme des alliés majeurs dans le dépistage précoce du cancer colorectal, d’autant plus que la maladie est en augmentation chez les trentenaires et les quadragénaires.
Qui est Luc Colemont ?
Après une carrière de près de trente ans à l’hôpital Sint-Vincentius d’Anvers,
le gastro-entérologue de Hasselt Luc Colemont se consacre corps et âme depuis 2016
à la prévention du cancer colorectal. Il est le cofondateur de l’asbl Stop Darmkanker.
En Belgique et à l’étranger, il donne des conférences soulignant l’importance du dépistage.
25 diagnostics quotidiens d’une maladie évitable
« Il est inconcevable que, dans notre société de l’information, tant de gens meurent encore d’une maladie évitable », déclare Luc Colemont, spécialiste des maladies gastro-intestinales,
au début de son discours. Les chiffres sont en effet hallucinants. Le risque de cancer colorectal est de 5 % dans notre pays, ce qui signifie qu’un Belge sur 20 y sera confronté tôt ou tard. Chaque jour, 25 nouveaux diagnostics sont posés et huit patients perdent la bataille contre la maladie.
En outre, ces dernières années, on a constaté une augmentation notable du nombre de cancers colorectaux chez les trentenaires et les quadragénaires. Luc Colemont :
« La science se perd encore en conjectures quant aux causes, mais les habitudes alimentaires et le manque d’activité physique pourraient jouer un rôle. »
Un nombre supérieur de diagnostics précoces depuis l’instauration des tests de selles
Heureusement, il y a aussi de bonnes nouvelles : le dépistage par le biais du test de selles porte ses fruits. Depuis le début du dépistage de la population il y a 10 ans, on comptabilise déjà une diminution de 30 % du nombre de cas de cancer colorectal en Flandre. Luc Colemont :
« En outre, les diagnostics à un stade avancé de la maladie sont moins fréquents chez les personnes qui participent au dépistage, soit 16 % contre 45 % chez les non-participants ».
Un polype bénin devient une tumeur maligne
Le cancer de l’intestin commence presque toujours par un polype dans la paroi du côlon. Au début, une telle tumeur bénigne n’est pas plus grosse qu’une tête d’épingle. Mais après de nombreuses années, elle peut se transformer en tumeur maligne. Les polypes ne provoquent aucun symptôme ou plainte, à l’exception de saignements très mineurs. Ce sang n’est pas visible à l’œil nu dans les selles, mais il peut être détecté lors d’un test de selles.
Le test de selles permet donc un diagnostic beaucoup plus précoce et, par conséquent, des chances de survie plus élevées. « Dans la recherche sur le cancer, nous distinguons quatre stades de la maladie », explique Luc Colemont. « Au premier stade du cancer colorectal, le taux de guérison est supérieur à 90 %, alors qu’au quatrième stade, le plus avancé, il est d’à peine 15 % ».
Investir davantage dans la sensibilisation et l’information
Le dépistage gratuit de la population permet donc de réaliser des progrès en matière de santé, même si la barre en termes de taux de participation doit être placée beaucoup plus haut, selon Luc Colemont : « En 2022, en Flandre, 48 % des personnes âgées de 50 à 74 ans se sont fait dépister, tandis qu’en Wallonie et à Bruxelles, le taux de participation était encore beaucoup trop faible, avec respectivement 20 % et 12 %. »
« Pourquoi seule une minorité de Belges participe-t-elle ? Non pas tant parce qu’ils ont peur des résultats ou d’éventuels tests de suivi, mais parce qu’ils n’en perçoivent pas encore suffisamment l’importance. Il est donc urgent que nos gouvernements investissent encore plus dans la sensibilisation et l’information sur le cancer colorectal, car il s’agit d’un véritable tueur silencieux. »
« Lorsque je travaillais à l’hôpital, je devais annoncer chaque mois à sept patients qu’ils avaient un cancer colorectal », poursuit-il. « Ma grande frustration était que les gens tombaient à chaque fois des nues, invoquant leur mode de vie sain, une récente prise de sang ou encore l’absence totale de symptôme. J’espère qu’avec Stop Darmkanker et avec l’aide des employeurs, nous pourrons en finir avec cette ignorance ».
Les employeurs, alliés de la sensibilisation
Le monde de l’entreprise a un rôle à jouer dans la sensibilisation et le dépistage du public cible. Luc Colemont : « Les employeurs sont de plus en plus conscients que la santé de leurs travailleurs est le principal atout de leur entreprise. Beaucoup organisent déjà des visites médicales pour leurs collaborateurs ou une campagne de vaccination contre la grippe. Alors, pourquoi ne pas prévoir un dépistage du cancer colorectal chez les trentenaires et les quadragénaires ? En outre, ils peuvent également contribuer à promouvoir le dépistage de la population afin d’en augmenter le taux de participation ».
Entre-temps, plusieurs grands employeurs belges organisent déjà un test de selles pour leurs collaborateurs, et il existe également des exemples de campagnes de dépistage efficaces dans les pays voisins. Luc Colemont : « Lorsque le dépistage se fait dans le cadre du travail, le taux de participation est élevé, jusqu’à 80 %. Et cela porte ses fruits. Car dans chaque entreprise de 100 travailleurs, il y en a cinq qui seront tôt ou tard confrontés à la maladie ».
Comment Mensura sensibilise activement au cancer colorectal :
- Nous sensibilisons les collaborateurs au cancer colorectal.
- Nous fournissons des informations sur le dépistage de la population en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles.
- Nous mettons en place des actions pour promouvoir un mode de vie sain parmi les collaborateurs.
- Nous soutenons une politique de santé globale.
Outre la sensibilisation et la prévention, Mensura aimerait jouer un rôle plus actif en effectuant elle-même les tests.
Vos collaborateurs sont le plus grand atout de votre organisation. Avec une politique de santé ciblée, vous mesurez la vitalité de vos travailleurs et définissez les actions adéquates pour promouvoir leur santé.