L’impact du COVID-19 sur le lieu de travail : « De nombreuses organisations accordent de l’importance au bien-être mental »
Ce n’est pas un secret, le COVID-19 pèse sur notre bien-être mental. Koen Van Hulst, responsable du bien-être mental chez Mensura, explique quelles en sont les répercussions au travail. Il semble ainsi qu’un travailleur sur 7 ne va pas bien. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles : les organisations adaptent radicalement leur approche pour mieux protéger et soutenir les travailleurs.
Les organisations sont à la recherche d’un nouvel équilibre. Le télétravail, l’évolution des attentes et des besoins des employeurs, l’importance accrue de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée… ont changé la donne. Les organisations doivent aujourd’hui se réinventer, reconstituer le puzzle. Certains travailleurs sont capables de s’approprier facilement les nouvelles méthodes de travail et de collaboration, mais d’autres éprouvent encore des difficultés.
Par rapport à la période précédant le COVID-19, nous constatons une augmentation de 20 % des demandes d’entretien avec un conseiller en prévention aspects psychosociaux. Le fait qu’un travailleur sur 7 indique ne pas aller bien est éloquent. Cette tendance à la hausse des demandes se poursuit toujours.
Il y a néanmoins aussi des signaux positifs. Les organisations adoptent de plus en plus une approche préventive, qui s’exprime de diverses manières. Il y a ainsi une demande croissante pour notre questionnaire SONAR (+28 %), une analyse des risques psychosociaux permettant de faire le point sur la situation actuelle. Pour pouvoir prendre des mesures ciblées, il est nécessaire d’identifier les points à améliorer. Les organisations qui utilisent ce questionnaire comme point de départ ont immédiatement un impact plus important sur le bien-être mental.
Nous constatons dans le même temps une évolution de l’état d’esprit en matière de formation. Les responsables hiérarchiques ont une grande responsabilité à jouer – notamment en ce qui concerne le suivi du bien-être mental des travailleurs –, et l’on prend aujourd’hui de plus en plus conscience que ceux-ci ont besoin de soutien.
Enfin, de plus en plus d’organisations montrent un intérêt accru quant à un soutien psychosocial plus large pour leurs travailleurs. Cela se reflète, par exemple, dans le nombre croissant d’Employee Assistance Programs (+38 %). Les travailleurs et leurs familles peuvent en outre faire appel à un psychologue pour des questions d’ordre privé. Tandis que l’on accorde plus d’attention à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, on se rend compte que les événements de la sphère privée ont une influence directe sur le travail.
Dans les circonstances actuelles, je pense qu’il y a trois recommandations concrètes. Premièrement : les organisations doivent se concentrer pour reconstituer leur propre puzzle. Quels sont les besoins ou les écueils, et comment y répondre ? Deuxièmement : installer la gestion du bien-être mental de façon durable. Quelques interventions ne suffiront pas pour que tout rentre dans l’ordre, mais avec un suivi et un ajustement constant, des progrès notables sont à la portée de tous. Troisièmement : travailler de façon participative et impliquer les collaborateurs. Demandez-leur leur avis et répondez à leurs besoins. Et cela implique aussi de vérifier régulièrement l’impact des actions mises en œuvre.