L’impact du sommeil au travail : 5 conseils pour favoriser le repos des travailleurs

Une bonne hygiène de sommeil est cruciale pour un environnement de travail productif et sécurisé. Mais quel impact positif les employeurs peuvent-ils avoir sur la qualité du sommeil de leurs travailleurs ? Jolien Joriskes, experte en vitalité et en prévention des aspects psychosociaux chez Mensura, partage 5 conseils concrets pour des travailleurs plus reposés.
 


Il est temps de tirer la sonnette d’alarme : les habitudes de sommeil du Belge moyen ne sont pas bonnes. « Avant la crise du coronavirus, 1 Belge sur 3 souffrait de troubles du sommeil », indique Jolien Joriskes, experte en vitalité et en prévention des aspects psychosociaux chez Mensura. « Lors des confinements, ce chiffre est passé à 54 %, selon une étude de la VUB. »

« Ce déficit de sommeil a un impact majeur sur le lieu de travail, sur la santé individuelle et même sur la société. A court terme, il entraîne une baisse d’énergie, d’attention et de concentration. Mais les conséquences sont également graves à moyen terme : notamment une plus grande vulnérabilité aux infections, un risque accru d’obésité et de maladies cardiovasculaires. »

Impact sur le lieu de travail

« Un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité réduit la productivité sur le lieu de travail tout en faisant augmenter le risque d’accident du travail. Les travailleurs qui dorment moins de 6 heures par nuit perdent 6 jours de travail productifs par an par rapport aux travailleurs qui dorment de 7 à 9 heures par nuit. Cela équivaut à une perte nette d’environ 2 000 euros par travailleur sur une base annuelle. »

Pouvoir compter sur des travailleurs bien reposés est donc également dans votre intérêt. Mais quel impact positif pouvez-vous, en votre qualité d’employeur, avoir sur la qualité du sommeil des travailleurs, et ce sans vous immiscer dans leur vie privée ? Voici 5 conseils pratiques.

1. Respectez le biorythme de chacun en instaurant un horaire flottant

« La régularité est la clé pour être en forme quotidiennement. En se couchant à heure fixe, dans la mesure du possible, le corps fatigue et se réveille à horaire régulier. Mais l’horloge interne est différente d’une personne à l’autre. C’est la génétique qui détermine si vous êtes plutôt du soir ou du matin. C’est ce que nous appelons le chronotype. Trois types se distinguent : matinal, normal, tardif. Les personnes de type matinal peuvent généralement bien se concentrer le matin, tandis que celles de type tardif sont plutôt très productives l’après-midi. »

« Avec le télétravail, nous constatons que beaucoup de travailleurs sont capables d’adapter leur rythme de travail à leur biorythme. Les longs trajets contraignaient certains à adopter un rythme qui ne correspondait pas à leur propre biorythme. »

Que pouvez-vous faire ? « Grâce aux horaires flottants, vos collaborateurs commencent leur journée à l’heure qui convient le mieux à leur biorythme. Votre entreprise a-t-elle recours au travail posté ?  Si c’est le cas, il est certainement utile d’analyser les horaires de service de votre équipe pour savoir comment réduire au minimum l’impact du travail posté sur la santé. Ou prévoyez une formation qui permettra à vos travailleurs de mieux s’adapter au travail posté ou de nuit. »
 

2. Favorisez les pauses à l’air libre

« Pour se sentir énergique et éveillé, il est important de bénéficier suffisamment de lumière du jour. C’est effectivement la lumière qui contrôle notre horloge interne. Le corps cesse de produire la mélatonine, l’hormone du sommeil, tandis que la lumière du jour stimule la production de cortisol. Cela permet de fournir de l’énergie grâce à la production de glucose. La lumière du soleil contribue en outre à une humeur positive. Une heure par jour suffit déjà. Veillez donc à chercher autant que possible la lumière du jour, surtout le matin. »

Que pouvez-vous faire ? « Favorisez les pauses à l’air libre ou organisez une réunion à pied. Donnez vous-même le bon exemple ! Une pause de 5 minutes à l’extérieur est beaucoup plus bénéfique qu’une tasse de café. N’oubliez pas de sensibiliser les télétravailleurs à l’effet positif de la lumière du jour. Il en va en effet de même pour eux : rester assis toute la journée à l’intérieur favorise la somnolence. »

3. Incitez votre équipe à bouger davantage

« Comme l’attestent différentes études, le fait de pratiquer une demi-heure d’exercice modéré par jour a un effet positif sur le sommeil. Cela pourrait améliorer la qualité du sommeil de 65 % et permettre de dormir jusqu’à 45 minutes de plus, en moyenne. L’exercice est donc également utile pour éviter l’insomnie. Il ne s’agit pas ici nécessairement de sport intensif : la marche, le vélo à allure modérée ou le jardinage suffisent. Commencez à faire de l’exercice pendant la journée et ne remettez pas cela au soir. »

Que pouvez-vous faire ? « Faites en sorte que vos travailleurs puissent se délier les muscles facilement. Un classique consiste à les encourager à emprunter l’escalier plutôt que l’ascenseur. Mais vous pouvez également rendre cela plus ludique en mettant vos travailleurs au défi de faire quelques squats avant chaque café. Ou pourquoi ne pas entrecouper une longue réunion de moments d’exercice ? Pensez également à instaurer un moment fixe où vous allez faire de l’exercice avec votre équipe. Ainsi, vous stimulez un changement de comportement durable. » 

4. Créez un environnement de travail accordant suffisamment d’attention à la relaxation

« C’est déjà en cours de journée que s’instaure un sommeil de qualité. Le stress met le corps en état d’alerte. Or, lorsque la quantité d’hormone du stress reste élevée en permanence, il ne s’agit plus de stress aigu, mais de stress chronique. L’organisme ne parvient alors plus à s’apaiser. L’impact sur notre sommeil est donc inévitable. »

Que pouvez-vous faire ? « Instaurez un climat de travail dans lequel il est acceptable de faire des pauses suffisantes. Prenez, par exemple, l’habitude de vous octroyer un bref moment de pause collectif. Faites des micropauses (courtes pauses, par exemple pour boire un verre d’eau ou faire des étirements) et des macropauses (par exemple une pause déjeuner). Attention : dans la pratique, les télétravailleurs prennent, en moyenne, moins de pauses que les travailleurs présents au bureau. N’oubliez donc pas de les sensibiliser à l’importance des pauses également ».
 

5. Encouragez une alimentation saine.

« Nous sous-estimons l’effet négatif du sucre sur notre sommeil. Nous ne digérons pas aussi bien les sucres le soir, les pics de sucre dans le sang entraînent davantage de stress et nuit de sommeil de moins bonne qualité. Il est pourtant parfois difficile d’éviter les sucres avant d’aller se coucher ».

Que pouvez-vous faire ? « Encouragez vos employés à privilégier des aliments sains. Faites en sorte que les options saines proposées dans le restaurant d’entreprise soient moins chères. Ou placez les pommes, et non plus les sodas, au niveau des yeux. Proposez des collations saines telles que des fruits, de la soupe ou des légumes à grignoter. Les actions de sensibilisation peuvent également avoir un impact positif sur les habitudes de vos travailleurs ».

Découvrez nos formations de sensibilisation ou bénéficiez de conseils sur mesure

Au travers de l’atelier « The Power of Sleep », nous aidons les travailleurs à acquérir de meilleures habitudes de sommeil. Lors de l’atelier « Optimisation du travail posté », vous apprendrez à équilibrer les biorythmes de vos collaborateurs et les intérêts de votre entreprise. Vous pouvez également apposer nos affiches pratiques sur « Le pouvoir du sommeil » et « Sommeil et travail posté » dans un endroit visible, ce qui peut amorcer un premier pas vers l’amélioration des habitudes de sommeil de vos travailleurs.

Ou vous avez besoin d’un conseil sur mesure ? Contactez un expert du sommeil de Mensura en utilisant le formulaire ci-dessous.

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