Diabète au travail : « Une culture prônant l’ouverture sur le lieu de travail est essentielle »
On estime que 8 % de la population belge est atteinte de diabète. Un chiffre qui, selon des experts, passera à 10 % en 2030. Il y a donc de fortes chances que certains de vos collaborateurs souffrent de diabète. C’est le cas de Katrien. Elle témoigne et présente quelques conseils aux employeurs afin d’apporter du soutien aux travailleurs atteints de diabète.
Tout a commencé par un diabète gestationnel
« J’avais 25 ans lorsque j’étais enceinte de mon premier fils et que j’ai été confrontée au diabète gestationnel », raconte Katrien. « Les médecins m’ont alors expliqué qu’en raison de cette augmentation temporaire de taux de glycémie, j’avais 50 % de risque en plus de développer un diabète de type 2 plus tard au cours de ma vie. »
« Quelques années après mon accouchement, j’ai soudainement perdu beaucoup de poids. J’avais soif en permanence et la bouche sèche. Je souffrais très souvent d’accès de nervosité. Un jour, je me suis sentie très mal au travail et, finalement, je me suis retrouvée au service des urgences. » C’est alors qu’on m’a diagnostiqué un diabète ».
Le diabète de type 1 par rapport au diabète de type 2
Suite à sa grossesse, Katrien présentait un risque plus élevé de développer un diabète de type 2. Pourtant, elle souffre d’un diabète de type 1. Quelle est la différence ?
« Le diabète de type 2 est la maladie que connaissent la plupart des gens », explique Katrien. « C’est une maladie héréditaire qui se déclare dans la plupart des cas à un âge plus avancé et qui est souvent liée à un mode de vie et à une alimentation peu sains. Chez la femme, le diabète de grossesse augmente le risque de développer un diabète de type 2 à un âge plus avancé. »
« Le diabète de type 1 est une anomalie génétique qui ne se développe que par le biais d’un facteur déclenchant, comme une infection virale ou une souffrance psychique graves. Il se manifeste généralement à un âge précoce. Dans mon cas, la maladie s’est manifestée relativement tard suite à mon accouchement. Dans le cas d’un diabète de type 1, l’organisme produit trop peu d’insuline. C’est pourquoi les personnes telles que moi doivent s’injecter de l’insuline tout au long de leur vie. »
On confond souvent les deux types de diabète et c’est le diabète de type 2, également appelé « diabète sucré » en raison de son origine, qui est le plus connu. Le terme « diabète » est utilisé comme terme générique pour les deux types de diabète. « C’est pourquoi je précise toujours que j’ai un diabète de type 1 », déclare Katrien. « Dans le monde médical, on parle d’ailleurs de diabète insulinodépendant. Ma maladie n’a que peu de rapport avec la maladie que la plupart des gens connaissent, car leurs grands-parents en souffraient. J’ai simplement eu la malchance d’avoir un pancréas qui ne fonctionne pas comme il devrait ».
Beaucoup de soutien de la part de collègues compréhensifs
Il a fallu à Katrien un peu de temps pour se remettre du diagnostic. « Le médecin m’a fait un certificat pour me permettre de rester deux semaines à la maison afin de m’habituer à la nouvelle situation. C’était d’ailleurs nécessaire, car au début, j’avais très peur de retourner au travail. À l’hôpital, je pouvais toujours appuyer sur le bouton rouge lorsque je ne me sentais pas bien, mais au travail, je ne pouvais pas compter sur cette sécurité. »
« J’ai besoin de structure. Mes collègues et mon employeur en tiennent compte et ne me jugent pas lorsque je me mets à grignoter quelque chose pendant une réunion. » »Katrien
Katrien peut heureusement compter sur beaucoup de soutien de la part de ses collègues. « Je leur ai directement expliqué en quoi consistait ma maladie et ce qu’ils devaient faire pour m’aider si je perdais connaissance. Une seringue d’injection de glucagon est toujours prête dans le réfrigérateur pour les cas d’urgence ».
« Mon organisme a besoin de régularité. Mes collègues savent que je dois manger à midi pile et en tiennent compte. Ils ne me jugent pas lorsque je me mets à grignoter quelque chose pendant une réunion. En fait, j’ai plus de difficultés à supporter ma maladie pendant mes vacances, car je perds cette régularité. »
Comment l’employeur peut-il apporter son soutien ?
Katrien peut d’ailleurs compter sur beaucoup de compréhension de la part de son employeur. « On me donne le temps de me remettre lorsque j’ai un petit coup de mou. Mon employeur sait bien que j’ai besoin d’une certaine structure et en tient compte. »
« Le plus important est qu’une culture d’ouverture règne sur le lieu de travail », conclut Katrien. « Il est dès lors beaucoup plus facile de parler de sujets sensibles tels que ma maladie. »
Conseils pratiques pour les employeurs
1. La grippe est une maladie dangereuse pour les patients diabétiques. En cas d’infection, ils courent en effet le risque de souffrir de vomissements et de ne pas métaboliser les aliments, ce qui induit un risque pour leur taux de glycémie. Prenez des mesures de précaution pour lutter contre la propagation de la grippe sur le lieu de travail.
2. Veillez à ce qu’il y ait toujours un réfrigérateur sur le lieu de travail. Dans certains secteurs (notamment la construction), ce n’est pas forcément évident. Pour les patients diabétiques, il est d’une importance vitale qu’une injection d’insuline froide soit toujours disponible.
3. Indiquez le numéro de téléphone du médecin traitant dans le dossier du travailleur diabétique. Vous pourrez ainsi le joindre immédiatement en cas d’urgence. Veillez également à ce que les collègues du travailleur concerné disposent de ce numéro.
Vous souhaitez en savoir plus sur le diabète ?
Pour ce faire, consultez le site Web de l’association belge du diabète (ABD).