Problèmes d'ordre privé des travailleurs : la vigilance s'impose

En général, les employeurs préfèrent ne pas intervenir dans la vie privée des collaborateurs. Ils la respectent ou ont peur de poser des questions aux collaborateurs sur ce qui se passe chez eux. C'est compréhensible, mais ce faisant, ils manquent des occasions importantes d'aider leurs travailleurs, quand ceux-ci vivent des choses difficiles sur le plan privé.

Travail et vie privée ne sont pas des mondes séparés : ce qui se passe à la maison a un impact sur le travail et vice versa. Il est fréquent de croire qu'un burn-out est par définition le résultat de ce que la personne vit au travail et qu'une dépression est causée par des circonstances de la vie privée. Mais il n'en est rien. Un burn-out est un trouble de l'énergie auquel peuvent contribuer un agenda de travail chargé et une vie trépidante en dehors du travail.

Une chose est certaine : même si le travailleur a un problème sur le plan privé, vous pouvez lui apporter un soutien précieux en tant que supérieur hiérarchique.

Exemple : Ann est impliquée dans un divorce difficile. En conséquence, elle dort mal, elle est irritable et moins vigilante au travail. Sa relation n'a en soi rien à voir avec son travail, mais elle influence clairement ses prestations. C'est pourquoi son supérieur hiérarchique la met en contact avec la personne de confiance et lui apporte une aide pratique : Anne peut rentrer chez elle un peu plus tôt pour aller consulter un avocat et obtient une avance sur son salaire pour régler ses frais de justice.

En étant attentif à l'impact des problèmes d'ordre privé sur vos collaborateurs :

• vous comprenez mieux les difficultés psychologiques auxquelles ils sont confrontés, à la maison et au travail, et vous savez mieux comment les gérer ;
• vous évitez que les situations s'aggravent et vous réduisez l'absentéisme ;
• les collaborateurs se sentent soutenus et compris ;
• vous montrez que vous vous souciez du bien-être de vos collaborateurs.

1. Soyez un supérieur hiérarchique à l'écoute et disponible
   En tant que supérieur hiérarchique, vous jouez un rôle capital dans une approche efficace des problèmes mentaux au travail. La première chose à faire est de rester vigilant et à l'écoute de chacun pour détecter les problèmes à temps. Idéalement, vous êtes également disponible pour un entretien, et les collaborateurs savent qu'ils peuvent s'adresser à vous.
   
   Parler de ses problèmes n'est pas évident pour tout le monde. Par conséquent, au début de chaque entretien, soulignez qu'il est bon que le collaborateur soit venu vous voir et vous fasse confiance. Notre e-book décrit la meilleure façon d'aborder ce type d’entretien.
   
   Vous ne connaissez pas assez le collaborateur en question pour prendre l'initiative d’aller vers lui ou il ne réagit pas à vos tentatives de lui parler ? Dans ce cas, vous pouvez faire appel à quelqu'un qui est plus proche de lui. Le responsable des RH, la personne de confiance ou un collègue peuvent également tenter de savoir ce qui se passe.
    
2. Déchargez le collaborateur de certains problèmes pratiques
   Après une conversation ouverte et sans préjugés, examinez avec votre collaborateur ce que vous pouvez faire pour lui dans le cadre de votre fonction. Soulagez-le en prévoyant qu'il soit reconduit chez lui, en avertissant des proches ou en lui permettant de terminer plus tôt par exemple. En le soulageant temporairement de certains aspects, vous permettrez à votre travailleur de souffler un peu.
    
3. Soyez conscient de vos limites : envoyez la personne vers son entourage ou des spécialistes
   Etre ouvert aux difficultés de vos collaborateurs ne signifie pas que vous devez connaître tous les détails ou résoudre personnellement leurs problèmes. Vous décidez vous-même dans quelle mesure vous souhaitez être impliqué dans leur vie privée et ce que vous faites pour les aider. Si vous estimez ne pas être bien placé pour intervenir, invitez le travailleur concerné à chercher de l'aide auprès d'autres personnes.
   
   Tentez de déterminer si le collaborateur dispose d'un réseau de soutien : peut-il se tourner vers ses amis et sa famille ? Y a-t-il quelqu'un qui lui apportera un soutien à la maison ?
   
   Si ce réseau fait défaut ou s’il s'agit de problèmes très sérieux, il est préférable d'envoyer la personne vers une aide professionnelle. Il peut s'agir du médecin du travail, mais aussi du conseiller en prévention psychosocial de Mensura. Une liste des médecins et des services d'urgence proches vous aidera à mettre le travailleur concerné en contact avec la personne la plus appropriée.
    
4. Ne laissez rien au hasard : établissez des procédures internes connues de tous
   Ce qui est décrit aux points 2 et 3 ne doit pas être fait n'importe comment. En élaborant des procédures qui prévoient ce qui doit être fait dans quelle situation et qui est responsable, vous ne laisserez rien au hasard. Assurez-vous que tous les supérieurs hiérarchiques dans votre entreprise connaissent les procédures ou savent où les trouver en cas de besoin. Notre e-book vous explique comment établir de telles procédures.
    
5. Prévoyez un suivi (informel)
   N’oubliez pas de demander par la suite aux collaborateurs quelles démarches ont été entreprises. Vous resterez ainsi informé de la situation et vous montrerez que vous vous souciez du bien-être de la personne.

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