Les travailleurs ont moins de problèmes de santé dans les petites organisations
En 2023, les PME comptant moins de 20 travailleurs ont enregistré 20 % de troubles physiques en moins que les grandes entreprises. C’est ce que révèle une enquête menée par Mensura auprès de 320 000 travailleurs belges.
En ce qui concerne les troubles psychiques, l’écart atteint même 64 %. Comment expliquer ces différences ? Après réflexion, nos experts nous livrent leurs explications.
Au cours des cinq dernières années, le nombre de travailleurs présentant des troubles physiques ou psychiques a considérablement augmenté. Les troubles moteurs tels que, notamment, des douleurs au niveau du cou, des épaules et du dos ont augmenté de 22 %. Quant aux troubles psychiques (entre autres le stress), ils ont bondi de 80 %.
Bien qu’à un degré nettement moindre, cette augmentation se fait également sentir dans les petites entreprises. En 2023, environ un cinquième des travailleurs des petites entreprises (21,2 %) ont fait part de problèmes physiques, contre 25,5 % dans les grandes entreprises. D’autre part, 4,8 % des travailleurs actifs dans des petites entreprises ont déclaré souffrir de troubles psychiques, contre 7,9 % dans les grandes structures.
Plus de budget et plus d’impact
Selon Gerrit Pollentier, expert en ergonomie chez Mensura, c’est précisément en raison de leur taille que les petites entreprises peuvent faire état de chiffres d’absentéisme plus faibles.
Pour les organisations qui souhaitent investir dans des mesures de prévention ou dans des adaptations ergonomiques, il est plus facile de dégager un budget pour une dizaine de travailleurs que pour plusieurs milliers.
Par ailleurs, l’absentéisme impacte davantage une équipe restreinte qu’un département comportant un grand nombre de travailleurs. Gerrit : « Vous faites partie d’une équipe de dix personnes et contractez une maladie de longue durée ? Pour vos collègues, votre absence sera nettement plus problématique que si vous étiez membre d’une équipe de 200 personnes.
Cela constitue évidemment un frein à l’absentéisme pour cause de maladie. »
Contact humain
Qu’en est-il de l’écart en matière de troubles psychiques ? En 2023, on a recensé 64 % de troubles mentaux en moins chez les travailleurs des petites entreprises. Marie Lamoral, conseillère en prévention aspects psychosociaux chez Mensura, souligne l’importance du contact humain direct. Si les travailleurs des petites entreprises n’éprouvent pas forcément moins de stress, ils disposent de plus de ressources pour le prévenir et l’atténuer.
« Le stress au travail est souvent dû à un manque de communication interne et à la manière dont la vision et la culture de l’entreprise sont partagées, » explique Marie Lamoral. « Dans les petites entreprises, la communication est plus directe et la distance entre le dirigeant et les travailleurs est moindre. Par conséquent, votre manager est plus facilement accessible. »
Quoi qu’il en soit, le nombre de travailleurs présentant des troubles psychiques ne cesse d’augmenter, tant dans les petites que dans les grandes entreprises. « Depuis quelques années, le bien-être mental fait l’objet – à juste titre – de beaucoup plus d'attention », explique Gerrit Pollentier. « Un surcroît d’attention de la part des médias, du législateur, des employeurs et donc sur le lieu de travail. Par conséquent, il n’y a pas forcément plus de troubles mentaux, mais les gens en font probablement plus état. »
Conclusion
L’enquête souligne l’importance de la taille de l’entreprise pour le bien-être général des collaborateurs. Les petites entreprises offrent un environnement où les problèmes de santé physique et mentale sont moins fréquents, et ce grâce à des mesures de prévention mieux adaptées, ainsi qu’à une culture d’entreprise solide prônant la communication.
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