Quel lien entre force majeure médicale et réintégration réussie ? – Opinion

« Les licenciements pour raisons médicales beaucoup plus fréquents pour les malades de longue durée que les réintégrations », titrait récemment De Tijd. Gretel Schrijvers, CEO du groupe Mensura, estime que le tableau est plus nuancé, moyennant certaines nuances et des chiffres positifs.

 

Les chiffres absolus sont rarement une vérité absolue. Il est vrai que les services externes de prévention et de protection au travail reçoivent davantage de demandes de procédure de « rupture du contrat de travail pour cause de force majeure médicale ». Cela permet aux organisations de se séparer de travailleurs malades de longue durée pour lesquels il n’y a pas (plus) de perspectives de réintégration.

Une première nuance à apporter : 30 % de ces demandes émanent des travailleurs eux-mêmes, qui peuvent ainsi quitter l’entreprise tout en conservant leurs droits. C’est un aspect de la réintégration à prendre en compte : la reprise du travail chez son employeur actuel ne dépend pas d’une seule personne. En fait, nous devrions penser en termes de « réintégration sur le marché du travail ». Un projet pilote mené par Mensura et IDEWE en collaboration avec le VDAB a montré que si l’on oriente immédiatement les travailleurs déclarés définitivement inaptes vers une agence pour l’emploi, 23 % d’entre eux retrouvent un emploi après six mois. Après 12 mois, ce chiffre passe à 41 %. Il s’agit là aussi d’une réintégration réussie, malgré la force majeure médicale.

La reprise du travail chez son employeur actuel ne dépend pas d’une seule personne. nous devrions penser en termes de ‘réintégration sur le marché du travail'. »

Reprise du travail effective

Si l’on ne tient compte que des trajets réintégration formels – les trajets de reprise du travail selon la procédure officielle de réintégration –, on obtient une image biaisée de la reprise effective du travail. Des trajets informels, beaucoup moins exigeants sur le plan administratif, sont également possibles. D’année en année, leur nombre augmente. Dans la majorité des cas, ces trajets conduisent également à une réintégration réussie.

D’après nos chiffres Mensura, ce sont les petites entreprises en particulier, où le travail adapté n’est pas évident, qui utilisent la « force majeure médicale ». Prenons l’exemple d’une petite entreprise de construction qui emploie quelques travailleurs. Lorsqu’un travailleur s’absente pour des raisons de maux de dos, il est pratiquement impossible de lui proposer un travail adapté.

Indiquez ce que la personne malade peut encore faire plutôt que de vous concentrer sur ce qu’elle ne peut plus faire. Les médecins, les employeurs et les employés ont tous une responsabilité. »

Une tendance prometteuse

Devrions-nous déployer davantage d’efforts pour réintégrer les malades de longue durée au travail ? Oui, absolument ! Mais cette responsabilité n’incombe pas seulement aux employeurs. Le travail fait partie du processus de guérison. Je lance donc un appel à tous les médecins traitants : indiquez ce que la personne malade peut encore faire plutôt que de vous concentrer sur ce qu’elle ne peut plus faire. J’ai moi-même subi une opération au dos au début de cette année. On m’a mise sous certificat de maladie pour 6 semaines. Six semaines ? Personne ne m’a demandé quel travail je faisais et si je pouvais travailler depuis chez moi, par exemple. Les travailleurs doivent eux aussi prendre leurs responsabilités. Ils peuvent discuter avec leur médecin et voir comment ils peuvent garder un contact avec leur lieu de travail.

Enfin, nous devons travailler sur une politique en matière de bien-être et d’absentéisme dans chaque organisation. Il est encourageant de constater que les employeurs accordent de plus en plus d’attention à cette question. Car mieux que de travailler à la réintégration des travailleurs malades, il faut tout mettre en œuvre pour éviter qu’ils ne s’absentent.

Mensura vous aide à réaliser une politique de bien-être et d'absence.

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