Les chiffres après six mois de réintégration : plus de demandes, mais pas plus de reprises du travail

Depuis mai 2017, le nombre de demandes de réintégration a plus que doublé. Cependant, les résultats restent surtout une incapacité de travail définitive. « Mais cela ne signifie pas que les employeurs ne font pas d’efforts pour encadrer les malades de longue durée et les aider à reprendre le travail. », explique Marie-Noëlle Schmickler, Médecin Directeur de Mensura.

Nombre de demandes en hausse

Au cours du premier semestre 2017, Mensura a traité un total de 1 366 demandes de parcours de réintégration. Ce chiffre est plus de deux fois supérieur au nombre de demandes introduites durant le premier trimestre de l'année, à savoir 544. « Le nombre de demandes augmente parce que la procédure est désormais mieux connue », précise Marie-Noëlle Schmickler. 

Le parcours de réintégration peut être initié par le travailleur, l'employeur, le médecin traitant et l’Institut national d'assurance maladie-invalidité (INAMI). Mais il s'avère que ce sont surtout les travailleurs qui prennent l'initiative (68 %), suivis des employeurs (22 %).

2 demandes sur 3 aboutissent à une incapacité de travail définitive

La majeure partie des parcours de réintégration débouchent sur une incapacité de travail définitive pour le travail convenu, sans qu'il soit possible pour le travailleur concerné d'effectuer un autre travail ou un travail adapté chez le même employeur. Concrètement, c'était le cas pour 73 % des parcours à l'issue du premier trimestre. Après un semestre, ce chiffre est de 60 %.

Dans 13 % des cas, l'incapacité de travail est jugée définitive pour le travail convenu, mais le travailleur peut effectuer un autre travail ou un travail adapté. Dans 10 % des cas, entamer un parcours de réintégration est considéré comme inopportun.

Mais le nombre de travailleurs en incapacité de travail régresse

Il est cependant judicieux d'envisager les chiffres dans un contexte plus large. Avant que la réintégration soit obligatoire, il existait déjà un encadrement des malades de longue durée lors de la reprise du travail. Les chiffres de ces examens de reprise du travail montrent une autre tendance : tous secteurs confondus, le pourcentage d'incapacités de travail définitives a baissé entre 2010 et 2016 : il est passé de 19,8 % à 5,4 %. Cette forte tendance est surtout visible dans le secteur de la construction, avec une baisse de 17 % en 2015 à 12 % en 2016.

En cas d'incapacité de travail, les deux diagnostics les plus fréquents concernent l'appareil locomoteur et les problèmes psychiques, le premier diagnostic étant le plus fréquent dans la construction, la logistique et le commerce, tandis que le second prédomine dans l'enseignement, les soins de santé et le commerce.

Les employeurs misent sur le retour des malades de longue durée

Marie-Noëlle Schmickler : « La majorité des parcours de réintégration aboutissent à une incapacité de travail définitive. Il serait cependant erroné d'en conclure que tout n'est pas mis en œuvre pour favoriser la réintégration.  Les résultats des examens de reprise du travail et des visites préalables à la reprise du travail indiquent précisément que les employeurs fournissent bel et bien des efforts dans ce sens. »

Cela semble contradictoire, mais la raison est à rechercher dans le degré de difficulté du dossier. « Si l'employeur et le travailleur pensent que la reprise du travail est possible, le choix se porte généralement sur un examen de reprise du travail. Ce sont surtout les dossiers plus complexes qui sont traités par le biais du parcours de réintégration. Dans ce cadre interviennent, par exemple, des facteurs psychosociaux comme les conflits. Ou le fait qu'un travailleur juge qu’il n'est plus possible pour lui de reprendre un travail physique déterminé. »

La complexité requiert une dose de créativité

« Les examens de reprise du travail se révèlent être plus informels et aisément accessibles. Ils sont de ce fait la voie idéale pour les parcours pour lesquels la manière dont la reprise du travail peut se faire est déjà claire. Concernant les parcours de réintégration plus complexes, il est indispensable de faire preuve de créativité pour trouver des alternatives à l'incapacité de travail définitive. »

Offrez toutes ses chances à la réintégration

Mensura collabore avec vous pour une réintégration réussie des malades de longue durée. Nous vous aidons à élaborer votre politique, à gérer les parcours de réintégration spécifiques et à prévenir le fade-out en gardant le contact . Envoyez-nous vos questions éventuelles à l'adresse health@mensura.be.