Comment, en tant que personne de confiance, apporter les premiers secours en santé mentale ?

En tant que personne de confiance, vous êtes un interlocuteur important pour les collègues souffrant
de problèmes mentaux. Un travailleur vient vous consulter ? Dans ce cas, vous n’êtes pas censé poser
un diagnostic, mais vous devez être capable d’identifier et de nommer correctement les troubles et
les symptômes. 

Pour pouvoir réagir pertinemment et, le cas échéant, orienter le travailleur concerné vers une aide professionnelle, mieux vaut avoir suivi une formation Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM).

Ces 7 principes de base vous aideront à peaufiner votre stratégie. 

Les travailleurs amènent inévitablement leurs soucis sur leur lieu de travail, ce qui peut entraîner une baisse de productivité, générer davantage d’erreurs et susciter des conflits entre collègues. Soyez par conséquent attentif aux changements de comportement et discutez-en avec le travailleur concerné.

Un collaborateur a-t-il reçu inopinément des nouvelles négatives ? Un collègue souffre-t-il de stress chronique ? Un travailleur est-il sujet à des crises de panique ? Autant de circonstances susceptibles de provoquer un choc émotionnel. A ce stade, il convient de déterminer sans tarder si le travailleur constitue un danger pour
lui-même ou pour autrui.  

Si nécessaire, intervenez le plus rapidement possible en tant que personne de confiance, sans toutefois vous mettre personnellement en danger. Vous pouvez, par exemple, téléphoner aux services de secours ou renvoyer chez lui le travailleur en question. Dans ce dernier cas, assurez-vous qu’il parvienne à son domicile en toute sécurité. Si vous n’êtes pas rassuré, vous pouvez, par exemple, appeler un taxi ou contacter un proche du travailleur via les données ICE, afin qu’il vienne le chercher. Afin que tout le monde soit au courant, prenez toujours ce type d’initiatives en concertation avec le département RH. 

En 2022, 32 % des Belges se sentaient très seuls. En cas de difficultés mentales, un réseau de soutien peut toutefois faire des miracles. Au cours d’un entretien, demandez donc aux travailleurs si un membre de leur famille ou des amis proches peuvent les aider à surmonter leurs problèmes. 

Le travailleur n’a personne à qui s’adresser ? Essayez de savoir pourquoi le réseau du travailleur est défaillant
et déterminez ensemble le moyen de le reconstituer. 

Différentes stratégies d’adaptation (« coping ») permettent d’atténuer (temporairement) les problèmes.
Incitez par exemple le travailleur à consacrer davantage de temps à des activités qui le calment et le rassurent.

Prenez le temps de vous entretenir avec le travailleur et accordez-lui un maximum d’attention, par exemple en posant des questions et en adoptant une attitude ouverte. Cela permettra au collaborateur de se sentir en sécurité et de s’exprimer sans tabou.  

En tant que personne de confiance, il est important de faire preuve de sérénité dans les situations difficiles.
Une telle attitude est essentielle pour rassurer le travailleur en souffrance. Une formation PSSM vous permet notamment de découvrir les tenants et les aboutissants de la dépression, du burn-out et des crises de panique. Vous saurez dès lors à quoi vous attendre et pourrez réagir de manière appropriée.

Même si tel n’est pas le cas, la personne qui connaît une crise de panique peut avoir l’impression que sa vie est en danger. En l’occurrence, rassurez le travailleur en lui expliquant qu’il fait une crise de panique qui finira par passer d’elle-même. Et si le travailleur ne retrouve pas son calme ? Appelez les services d’urgence.

Les travailleurs souffrant de troubles mentaux peuvent compter sur un vaste réseau d’experts.
En fonction de l’importance du problème, orientez les travailleurs concernés vers le professionnel adéquat :

• Quelle que soit l’ampleur du problème, les travailleurs peuvent s’adresser anonymement à Télé-Accueil.
  Les bénévoles sont disponibles jour et nuit par téléphone ou par chat.
• Les bénévoles du Centre de Prévention du Suicide sont présents 24 heures sur 24 pour venir en aide aux personnes ayant des pensées suicidaires. Cette ligne d’écoute est également accessible aux travailleurs qui craignent qu’une personne soit en proie à des idées suicidaires ou qui ont été confrontés au suicide d’un proche.

• S’ils souhaitent un accompagnement personnalisé, les travailleurs peuvent s’adresser à un(e) psychologue. Les travailleurs peuvent en outre faire appel au conseiller en prévention aspects psychosociaux. 

Et si un travailleur n’ose pas entreprendre seul la démarche de demande d’aide professionnelle ? Dans ce cas, vous pouvez l’aider à prendre rendez-vous. A l’issue de la session, vous assurez le suivi de l’entretien.

On aborde souvent les problèmes mentaux avec des œillères. Le fait de discuter de ses problèmes en famille ou avec ses amis offre de nouvelles perspectives et permet de relativiser les difficultés ou de trouver une solution. Incitez par conséquent le travailleur à parler librement de son problème et à solliciter le soutien d’autres personnes car ensemble, on est toujours plus forts.