Chaque processus de gestion à la suite d’un événement choquant est unique. En tant qu’employeur ou collègue, il peut paraître difficile de soutenir un collaborateur ayant subi un traumatisme ou perdu un être cher. En sa qualité de conseillère en prévention aspects psychosociaux, Daisy Buttiens accompagne les organisations dans ce processus. « Ouvrez la porte au dialogue afin que le travailleur dispose de suffisamment de liberté pour gérer cet événement choquant comme il l’entend. »
Daisy : « Chacun traverse le processus de gestion à sa façon et à son propre rythme. Certains seront plus enclins à s’isoler, tandis que d’autres rechercheront le soutien de leurs amis et de leur famille. L’un aura envie de pleurer, tandis qu’un autre fera plutôt comme si de rien n’était. Il n’y a ni bonnes ni mauvaises manières de réagir à un événement choquant.
Le traumatisme et le deuil sont des réactions normales à un événement anormal. Ne prêtez donc pas attention à la façon dont votre entourage voudrait que vous gériez votre chagrin, mais soyez plutôt à l’écoute de vos propres besoins. »
Daisy Buttiens : « Le traumatisme et le deuil sont des réactions normales à un événement anormal. Ne prêtez donc pas attention à la façon dont votre entourage voudrait que vous gériez votre chagrin, mais soyez plutôt à l’écoute de vos propres besoins. »
« Les dirigeants et les collègues hésitent souvent à reconnaître la situation parce qu’ils ne savent pas quoi dire. L’idée générale est qu’il faut presque avoir été formé pour pouvoir réagir adéquatement face à une personne ayant subi un traumatisme.
Toutefois, le plus important est de laisser la porte ouverte à la discussion. Dites que vous ne savez pas trop quoi dire, mais que vous pensez à lui ou à elle et que vous voulez être à ses côtés. Vous faites ainsi preuve de compassion et reconnaissez la situation, tout en offrant à votre collègue l’espace nécessaire pour exprimer ses besoins.
D’autre part, on pense souvent erronément qu’il est préférable pour les travailleurs de rester à la maison jusqu’à ce qu’ils aient fait leur deuil. Or un processus traumatique ou de deuil n’est jamais complètement terminé... Vous oscillez constamment entre l’évitement de la douleur à un moment donné et la confrontation un instant plus tard. Prêter le flanc en permanence à la douleur est en effet insupportable. D’un autre côté, il faut parfois pouvoir laisser libre cours à ses émotions. C’est la seule façon de trouver la consolation. »
« Il est avant tout important de définir une approche dans la politique d’entreprise. Si un collaborateur vit un événement traumatisant sur le lieu de travail ou en lien avec le travail, vous devez alors disposer d’un filet de sécurité stratégique pour le soutenir. Jetez-en les bases dans une politique de prévention et de gestion, que vous complétez par une formation ciblée des cadres dirigeants et du personnel (de soin) interne. De plus, une feuille de route claire pour accueillir les travailleurs après un incident critique est indispensable dans toute politique de gestion des traumatismes. »
Un travailleur a-t-il perdu un être cher ? De petites interventions peuvent alors faire une énorme différence. Une présence aux funérailles, un mot au nom de tous les collègues ou un SMS le jour anniversaire du décès mettront du baume au cœur du travailleur. »
1. Offrir un climat de sécurité : après une expérience traumatisante, les travailleurs ont d’abord besoin du soutien de leurs pairs, de leurs amis ou de leur famille. Les collègues peuvent également contribuer à créer un sentiment d’appartenance.
2. Communiquer clairement : une fois le choc initial passé, il est important qu’en tant qu’organisation, vous communiquiez clairement sur l’événement et les étapes suivantes. Convenez à l’avance de qui se chargera de cette tâche : les RH, l’employeur ou le cadre dirigeant ?
3. Offrir de l’aide : il est important que le travailleur concerné reçoive une assistance adéquate. Par conséquent, formez un ou plusieurs collaborateurs en tant que personne(s) de confiance et si nécessaire, faites appel à une aide extérieure.
« Les pompiers, les policiers, les médecins urgentistes et les infirmières ne sont que quelques-uns des groupes régulièrement confrontés à des situations potentiellement traumatisantes. Dans ces secteurs, il est particulièrement important de prévoir un filet de sécurité bien pensé.
Les répercussions d’événements choquants sont malheureusement plus souvent balayées d’un revers de main sous prétexte que « ce sont les risques du métier ». Mais que l’événement traumatisant survienne dans la sphère privée ou professionnelle, cela reste un événement qu’il faut pouvoir assimiler. »
Il est crucial de disposer d’un bon filet de sécurité sur le lieu de travail pour les travailleurs qui font face à un traumatisme. Dans le cadre de la formation « La gestion des évènements traumatisants pour la ligne hiérarchique », nos experts proposent des conseils et astuces pour créer un environnement de travail sûr pour les collaborateurs souffrant de stress post-traumatique.
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