Hausse de l’absentéisme d’une journée, Bart Teuwen plaide pour la prévention

24-05-24

Depuis novembre 2022, les certificats médicaux pour les absences d’une journée ne sont plus obligatoires dans les grandes entreprises (plus de 50 travailleurs). Une étude portant sur plus de 23 000 entreprises montre que l’absentéisme d’une journée dans ce groupe a augmenté de plus de 44 % en 2023, soit trois fois plus que dans les petites entreprises (15 %). Mais la source de l’absentéisme n’est pas seulement une question de suppression des certificats médicaux. Notre expert en absentéisme Bart Teuwen souligne l’importance de la prévention et de la démédicalisation de l’absentéisme.

Absent plus souvent, mais moins longtemps

L’une des conclusions les plus frappantes est que le nombre d’absences d’une journée a augmenté de plus de 44 % dans les grandes entreprises. Pour les petites entreprises, l’augmentation est de 15 %. De plus, jamais autant de travailleurs n’ont été aussi régulièrement absents (16 %). Ils sont donc plus souvent malades, mais pour des périodes plus courtes.

Dans les grandes entreprises, l’absentéisme fréquent a augmenté de près de 6 %, alors qu’il a diminué de presque 4 % dans les petites entreprises. L’une des causes possibles est la suppression du certificat médical d’un jour. Cette mesure s’applique aux grandes entreprises et vise à alléger la charge de travail des médecins généralistes, mais semble en même temps abaisser le seuil à partir duquel les travailleurs se permettent de s’absenter (brièvement).

Cependant, le lien entre la suppression du certificat médical et l’augmentation de l’absentéisme dans les grandes entreprises n’explique pas tout. L’absentéisme est un problème plus complexe, connu dans l’ensemble du monde de l’entreprise, quelle que soit la taille de celle-ci. Bart : « Selon notre propre enquête menée auprès de 1 000 employeurs, seules 3 entreprises sur 10 disposent d’une politique d’absentéisme. J’en vois les conséquences tous les jours. »

 

Une approche incorrecte

Selon Bart, la suppression (partielle) des certificats médicaux n’est pas le point sur lequel il faut se concentrer. Les Pays-Bas, par exemple, ne fonctionnent pas avec de tels certificats, mais parviennent tout de même à maintenir les chiffres de l’absentéisme à un niveau raisonnable. D’autres facteurs entrent donc en ligne de compte.

« De nombreuses entreprises craignent de voir leurs chiffres de l’absentéisme exploser suite à l’arrêt des certificats médicaux, ce que les chiffres en hausse semblent confirmer », explique Bart. « Mais cette attitude est problématique, car c’est de cette façon que l’on commence à médicaliser l’absentéisme. Ceux qui sont malades doivent évidemment se soigner. Toutefois, les entreprises devraient moins se concentrer sur la cause médicale de l’absence et davantage sur l’employabilité de leur personnel. »

L’importance de la communication

La suppression progressive des certificats médicaux peut être une mesure utile, mais seulement si elle s’accompagne d’une sensibilisation et d’une prévention. Les organisations doivent donc s’efforcer d’élaborer une vision et une politique d’absentéisme claires, avec des rôles et des procédures bien définis. « Si nous commençons à démédicaliser l’absentéisme et à mettre l’accent sur la prévention, nous pourrons alors contrôler l’absentéisme », déclare Bart. « Même si les certificats médicaux étaient totalement supprimés. »

Il est également important que les employeurs communiquent leur politique d’absentéisme à leurs collaborateurs, afin que chaque membre du personnel ait connaissance de l’investissement de l’employeur pour leur bien-être. Ce climat de confiance est essentiel, car un certificat médical peut rapidement masquer des problèmes sous-jacents. Par exemple, un travailleur peut être en incapacité de travail en raison de maux de dos provoqués en partie par des problèmes psychosociaux.

« Il est important de discuter », conclut Bart. « Demandez à vos responsables de discuter de l’absentéisme et du bien-être général avec tous vos collaborateurs, et pas seulement avec ceux qui sont malades, afin qu’ils puissent déceler rapidement les problèmes et y remédier. Quelqu’un est en incapacité de travail pour une longue période ? Grâce à une politique de réintégration collective réfléchie, cette personne fera son retour en douceur dans votre entreprise. »

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